Vous rêvez de fuir les plages bondées et les restaurants hors de prix cet été ? À seulement quelques minutes de la frontière française, un petit village catalan discret offre tout ce qu’on cherche sans le savoir : le calme, le charme, la mer, et surtout des plaisirs simples à prix doux. En débarquant à Colera, j’ai mis la main sur une destination qui a su dire non au tourisme de masse tout en accueillant chaleureusement ceux qui savent encore prendre le temps. Voici pourquoi ce coin tranquille de la Costa Brava m’a bluffé.
Pourquoi Colera ne ressemble pas aux autres stations balnéaires espagnoles
Quand on pense à l’Espagne l’été, on imagine vite des plages noires de monde, des terrasses pleines à craquer et des parkings saturés. Pourtant, à seulement 4 kilomètres de la frontière française, Colera semble avoir trouvé l’équilibre rare entre accessibilité et tranquillité. Située juste après Cerbère, cette commune catalane ne propose ni grands complexes hôteliers ni animations tapageuses. Ici, le décor est resté fidèle à lui-même : un port de pêche discret, des maisons claires, des ruelles calmes et une ambiance à taille humaine.
Le village s’étend entre les dernières pentes des Pyrénées et la Méditerranée, offrant une nature brute et apaisante. Les plages sont là, bien sûr, mais elles ne sont pas défigurées par des installations touristiques envahissantes. Criques discrètes, eau translucide, fonds marins riches : tout invite à ralentir.
Des criques presque vides même en plein mois d’août
Ce qui m’a le plus marqué à Colera, c’est le silence. Pas celui d’un lieu abandonné, mais celui d’un endroit préservé. Sur la crique de Borró, à quelques pas du village, j’étais seul ou presque, même en pleine journée estivale. Pas de transats alignés, pas de musique, juste le bruit des vagues et la sensation de respirer enfin. D’autres plages comme Garbet ou En Goixa offrent le même décor naturel, avec une eau si limpide qu’on distingue les galets au fond sans effort.
“Attention : la route en bord de mer est magnifique mais sinueuse. Mieux vaut éviter les arrivées de nuit, surtout si vous êtes sujet au mal des transports.”
Un vrai repas complet à 15 € avec vue sur la mer
Autre surprise agréable : ici, on peut encore s’attabler face à la mer et manger copieusement sans exploser son budget. À la terrasse d’un restaurant familial, j’ai dégusté un « suquet de peix » (ragoût de poisson local) accompagné de vin, dessert et café inclus, pour 15 €. Et ce n’est pas une exception. Les menus du jour oscillent entre 13 et 18 €, souvent avec des produits de la mer du matin-même. Seiche grillée, paella généreuse, poulet à la langouste… la cuisine est simple, locale, et savoureuse.
Une vie de village et des activités douces
Colera n’est pas qu’un spot de plage. Le centre du village, autour de la Plaça Pi i Margall, vit au rythme catalan. Enfants qui jouent, cafés tranquilles, discussions sur les bancs à l’ombre. Pour les plus actifs, le Chemin de Ronde permet en moins d’une heure de rejoindre le site sauvage de La Rovellada ou le point de vue spectaculaire des Orelles de la Mula, à 688 mètres d’altitude. C’est une balade accessible, avec en récompense un panorama sur toute la baie, parfois jusqu’au Canigou.
Faut-il s’y rendre maintenant ?
Colera est encore méconnue, mais pour combien de temps ? Sa proximité avec la France, la beauté de ses paysages et son atmosphère paisible commencent à attirer les curieux. Ceux qui y viennent une fois y retournent souvent. L’été prochain, les choses auront peut-être changé. Mais pour l’instant, ce petit coin tranquille résiste. Et il mérite qu’on le découvre sans bruit.